Longtemps sombrée dans le noir, l'Afrique est parvenue de nos jours, à équilibrer son potentiel économique et à accroître son niveau de production grâce au phénomène de mondialisation et la force qu'elle décroche dans le marché du travail. Pour accroître ces potentiels, elle a besoin d'une main d'ouvre forte et équilibrée, d'où la nécessité d'insertion des jeunes à travers un plan d'ajustement structurel très aisé. S'y étant rendue, elle dispose de deux grands segments de milieu de production,
qui sont des propices aux emplois en Afrique.
1-Le marché du travail
Bien que l'emploi soit la principale source de revenu à la disposition des pauvres pour vivre, les connaissances sur le fonctionnement des marchés du travail en Afrique,, sont au mieux lacunaires, véhiculant nombre d'idées reçues. Les marchés du travail contemporains sont devenus plus segmentés que jamais, produisant de nouvelles dynamiques de genre qui méritent l'attention. Ces nouveaux actifs s'adressent aux hiérarchies de pouvoir dans les marchés, au degré de protection sociale dans les différentes catégories
de travailleurs.
Le marché de travail est généralement scindé en deux secteurs complètement opposés en matière de protections institutionnelles associées aux emplois. Le premier secteur, qualifié de « protégé», est réputé par ses salaires relativement élevés, un emploi stable ainsi que des perspectives importantes de carrière. Le second, qualifié de « non protégé », est relativement caractérisé par des salaires faibles, une forte rotation de la main d'oeuvre ainsi que l'absence de perspective de carrière au sein de l'entreprise.
En Afrique du Sud, la politique de l'Etat rend plus coûteux les embauches et les licenciements pour les entreprises du secteur formel, et pousse les travailleurs les moins compétents à trouver un emploi dans le secteur informel.
Le blocage des recrutements dans le secteur public ne s'accompagne pas d'une relance forte de l'investissement dans le secteur privé moderne.
L'émergence d'activités industrielles nouvelles, intenses en main-d'oeuvre, compétitives et productives au niveau international, ne se produit que lentement.
Ainsi, le verdict de la demande de travail dans le secteur moderne, voire dans certains cas sa régression, conduit le secteur informel à jouer un rôle croissant dans la stratégie des ménages à la recherche de nouvelles sources de revenus.
Les firmes sont en moyenne moins capitalistiques, moins développées techniquement et moins tributaires des importations que les entreprises privilégiées. Néanmoins, elles utilisent proportionnellement plus de facteurs locaux, ce qui leur permet d'avoir des coûts de production plus adaptés à la dotation en facteur de production et en capital humain du pays.
Dans la plupart des firmes africaines, les travailleurs sont rémunérés à leur production marginale, et par conséquent, les plus éduqués, supposés être plus productifs, sont les mieux payés.
Pendant que la théorie et la politique restent très peu développées au regard des relations de genre dans les marchés du travail, des changements importants prennent place dans les marchés du travail qui rendent la recherche sur la nature, les dynamiques et l'implications des marchés intenable sans une intégration totale des dimensions genre. D'un, le nombre de femmes qui ont intégré le marché formel du travail a subi une importante expansion pendant les deux dernières décennies. L'histoire, l'économie, la démographie
et la sociologie de cette présence et de ce rôle grandissants dans les marchés du travail nécessitent d'être examinés de plus près comme des domaines de recherche et de politique importants.
2-Les secteurs dynamiques
Les économies africaines se caractérisent par la dualité du marché du travail: Le marché du travail formel et le marché du travail informel. Les interfaces entre les marchés du travail formels et informels, y compris les relations de genre qui les chevauchent, remettent en question certaines catégories prédominantes dans l'étude des marchés du travail : le marche primaire et le marché secondaire, plus loin, le marché interne et le marché interne. Elles touchent également la question de la « subvention » des marchés
du travail formels par les marchés du travail informels et illicites, dans l'exploitation de la sueur d'enfants et de femmes.
Le marché interne fonctionne selon un ensemble de règles et de procédures administratives propres à chaque firme qui ont pour principal objectif de protéger leurs membres de la concurrence. Le salaire, défini hiérarchiquement et non pas selon les lois du marché en fonction de la productivité marginale, est rigide, ne joue aucun rôle d'ajustement.
Par contre, sur les marchés externes, les principes de fonctionnement du marché l'emportent, ce qui place les travailleurs dans des conditions bien moins avantageuses. En termes d'analyse économique, le marché primaire est imparfaitement concurrentiel, alors que le marché secondaire fonctionne beaucoup plus selon les lois de la concurrence. Marché primaire = emplois stables, bien rémunérés, bien défendus par les syndicats. Marché secondaire = emplois précaires, mal rémunérés, peu défendus par les syndicats.
- Le marché du travail formel
Le secteur formel est bien structuré et assez réglementé.
Le salarié jouit d'une protection sociale. Les journées hebdomadaire et journalière du travail sont bien déterminées par la législation sociale. C'est un marché qui n'est pas facile d'y accéder, en raison de nombreuses barrières que l'on peut recenser à son entrée. Diplôme et qualification requise, expériences professionnelles etc. Cette section du marché de travail comprend lui même deux sous segments : le marché du travail public et le marché du travail
privé. Le premier fonctionne comme un monopsone pur. Et le privé, fonctionne comme un oligopsone. Illustration faite par des exemples concrets.
Les fondements idéologiques patriarcaux des marchés du travail se traduisent très facilement dans une subordination instinctive des femmes dans le système. Il est peu surprenant, dès lors, que même quand elles entrèrent dans les marchés (formels) du travail, les femmes étaient généralement placées dans les échelons inférieurs pour être consignées à une « invisibilité » politique et de recherche. Finalement, le grand rôle joué par les femmes dans les marchés du travail informels a souvent été une question qui
n'a pas attiré l'attention directe ou indirecte de la plupart des économistes qui, pendant longtemps, étaient plus intéressés par les activités du secteur formel, percevant celles-ci comme étant, peut-être, l'espace réel, et même exclusif où politiques et actions se déroulent.
Le marché du travail informel.
Le secteur informel s'inscrit comme un véritable poids de l'économie.
Les pays africains ont des définitions différentes de ce dernier, c'est pourquoi il s'avère difficile d'évaluer son ampleur. Mais toujours est-il qu'il est constitué par un ensemble de petites activités légales ou illégales tolérées visant deux niveaux d'objectifs : D'un côté, de permettre le développement de l'auto emploi et d'un autre côté, il vise la recherche d'un maximum de profit
Lachaud (1993 p.10) définit le secteur informel comme étant « l'ensemble d'unité de production, de services et de commerce, ayant un mode de gestion qui n'est pas celui du secteur moderne (en particulier, l'absence de comptabilité normalisée) ».Cependant, plusieurs paramètres sont définis et entrent dans la définition du secteur informel : La taille de l'entreprise, le chiffre d'affaire, le statut légal, le type d'employé, le niveau de capital et de technologie. Dans ce lien, une entreprise appartient au secteur
informel, si elle est caractérisée par une organisation traditionnelle du travail, notamment parce qu'elle emploi des apprentis.
Au Cameroun, le système d'apprentissage consiste en une formation sur le tas au sein d'une entreprise. Une somme forfaitaire est généralement versée par l'apprenti pour la durée de l'apprentissage qui peut s'étendre sur plusieurs années. Les jeunes préfèrent le secteur informel pour gagner leur vie, disent-ils, « la vie est très courte , s'il faut continuer à toquer les portes des grandes entreprises d'Etat avec des gros diplômes pour avoir du boulot, la mort finira par s'imposer sans qu'on est trouvé satisfaction
à la recherche du gain » ; bien plus, nombreux sont ceux qui disent que la prise en compte de l'éducation est bafouée, quand on sait qu'au Cameroun, une règle d'or est dominante : "Quelqu'un est quelqu'un derrière quelqu'un".
Ce qui sous entend que c'est ton parental qui est la porte d'entrée dans ton recrutement quelque soit ton niveau d'étude.
En Afrique du Sud, le système éducatif est mis en premier plan quant à l'emploi. L'objectif est d'améliorer la qualité des écoles semble indispensable pour réduire les inégalités et ainsi permettre l'entrée sur le marché du travail dans les bonnes conditions.
En Tunisie, le secteur informel constitue un champ d'intérêt pour les recherches empiriques qui essayent de déterminer les comportements et la rationalité des agents opérant dans ce secteur. Ainsi la théorie dualiste opposant secteur moderne et secteur traditionnel s'avère caduque et insuffisante pour analyser le secteur informel.
Le secteur informel est en effet un marché à accès facile. Chaque ménage peut vendre et acheter la quantité de travail qu'il souhaite échanger compte tenu de sa capacité d'absorption et de sa flexibilité. Ce marché réunit la quasi-totalité des attributs d'un marché concurrentiel : Atomicité de l'offre et de la demande, homogénéité, fluidité.
Dans ce type de marché, il n'existe pas de normes sociales, ni de règles d'hygiène. Les conditions de travail et de rémunération se négocient en général entre l'employeur qui est souvent un parent, et le salarié.
Cette coexistence de deux segments présente plusieurs avantages. Elle offre à de nombreuses familles pauvres en Afrique, la possibilité d'assurer leur minimum vital et/ou d'éviter de sombrer dans un état d'indigence matérielle absolu encas de détérioration des conditions de travail sur l'un des deux segments du marché.
En définitive, dans ce cambriolage d'insertion économique, force est de constater que La segmentation du marché du travail soulève de redoutables difficultés pour la politique de l'emploi dans la mesure où des discrétions indifférenciées peuvent avoir des effets antagonistes sur les différents segments du marché et donc sur le chômage.
3-Les recruteurs africains
C'est dans le cadre de la lutte contre la pauvreté que naît le secteur des métiers, appelé le secteur informel. Les petites entreprises se créent au quotidien, pour permettre aux élèves d'occuper leurs vacances, ainsi, les recruteurs, outre l'Etat, sont les chefs des Entreprises, sous la supervision des Ches du Personne de chaque société ou alors du Directeur des Ressources Humaines.
Le secteur public valorise le mieux l'éducation, suivi du secteur privé formel puis du secteur informel.
4-Les méthodes de recrutement locales
- Les Pays Africains, recrutent par voie de concours : les concours de la fonction publique, qui sont lancés dés le début du mois de Juin de chaque année (Au Cameroun). Il reste au postulant, de s'informer via Internet dans le site des concours du pays, et de bouche à oreille.
- Les affiches dans les rues, la publicité, le recrutement dans les écoles supérieures (lors des soutenances), où les chefs d'entreprise sont présents pour sélectionner les meilleurs étudiants, les affiches dans les établissements scolaires et universités, le bouche à oreille, le recrutement après un stage d'emploi et ou de vacance, après une formation dans une institution, sont de nombreuses méthodes de recrutement en Afrique, parmi tant d'autres.
- Dans le cas particulier du Cameroun, qui regorge les mêmes méthodes de recrutement suscités, il existe un, un organisme public en charge de la promotion de l'emploi sur l'ensemble du territoire : Le Fonds National de l'Emploi, qui a pour missions:
l'intermédiation entre les chercheurs d'emploi et les entreprises ;
la formation professionnelle ;
la création d'activités (promotion de l'auto emploi et de la micro-entreprise) ;
la diffusion de l'information sur le marché du travail
Rappelons tout de même que, en ce qui concerne le recrutement, plusieurs problèmes se posent : la discrimination, l'autocensure à postuler. Les recrutements au Cameroun et partout en Afrique dans la voie publique sont centrés sur les écoles, les diplômes. Les élèves ayant fait des écoles d'Etat ont plus de chance d'être recrutés que ceux ayant porté le choix de leur éducation dans l'enseignement privé.
Et tout cela entraîne un système de clonage. Aujourd'hui, les entreprises devraient recruter différemment, notamment pour faire face à la pénurie de cadre qui s'annonce. Il s'agit d'axer l'évaluation des candidats plutôt sur l'analyse des : compétences, aptitudes, potentiels, personnalités, motivations, ambitions.
Somme toute, partout en Afrique, le marché du travail est nuancé à chaque niveau de production et ou de consommation.
Il est aujourd'hui difficile de nier l'importance du travail et de la politique de l'emploi dans les stratégies de lutte contre la pauvreté et de croissance économique, en particulier dans les pays d'Afrique subsaharienne. Par ailleurs, presque tous les pays africains sont partie prenante des programmes d'intégration sous-régionale (CEMAC, CEDEAO, UEMOA, SADC, etc.) dont des actions visent également l'amélioration des politiques d'emploi et le développement des ressources humaines.
Toutefois, force est de reconnaître qu'il y a lieu d'améliorer la collecte, le traitement et l'analyse des informations sur le marché du travail dans le système statistique des pays africains.
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